L’Algérie, dotée d’une biodiversité exceptionnelle encore largement sous-exploitée, vient de franchir une étape scientifique majeure grâce à une collaboration fructueuse entre l’Institut National de la Recherche Agronomique d’Algérie (INRAA) et l’Université d’El Oued. Cette synergie de compétences a permis à une équipe de chercheurs algériens, animée par une vision d’excellence et d’innovation, de produire un résultat à forte portée internationale.
Ce travail illustre combien la biodiversité nationale peut être une source de solutions novatrices aux défis cruciaux de la sécurité alimentaire et de la santé publique.
Une recherche de pointe, portée par des scientifiques algériens
Sous la direction de Dr Wassima Lakhdari, Dr Dahliz Abderrahman et Dr Nacer Naghmouche, avec la contribution de Dr Bachir Hakim et de plusieurs autres chercheurs, l’équipe a publié, le 19 août 2025, un article majeur dans la revue scientifique internationale Food Science & Nutrition (Wiley, facteur d’impact 3.9, classée Q2, indexée Scopus et Web of Science).
témoigne à la fois d’une réussite scientifique remarquable et d’une orientation stratégique pour l’avenir de la recherche nationale.
Une découverte à double portée : sécurité alimentaire et santé
La molécule étudiée, la L-asparaginase, est une enzyme aux applications stratégiques. Produite par le champignon endophyte Fusarium sp3, isolé d’une plante locale (Malcolmia aegyptiaca), elle offre un double potentiel :
-
En sécurité alimentaire : réduction de la formation de l’acrylamide, composé nocif généré lors de la cuisson de nombreux aliments.
-
En médecine : usage confirmé dans le traitement de certaines maladies graves, soulignant sa valeur thérapeutique.
Cette avancée établit ainsi un pont inédit entre agroalimentaire et santé, démontrant comment les ressources naturelles locales peuvent générer des solutions concrètes à des enjeux mondiaux.
La biodiversité nationale : un trésor scientifique à valoriser
Cette réussite confirme que la biodiversité algérienne constitue un gisement de découvertes encore insuffisamment exploré. Le Sud-Est, avec ses espèces endémiques adaptées à des conditions extrêmes, représente une véritable réserve de molécules originales aux applications potentielles dans l’agriculture, la pharmacie et la biotechnologie.
Mettre en lumière l’importance d’explorer, documenter et valoriser scientifiquement ce patrimoine est une étape clé pour transformer la richesse naturelle en innovation, en impact économique et en progrès sociétal.
Une reconnaissance internationale et un signal fort
La publication dans une revue de rang mondial confirme la capacité des chercheurs algériens à se hisser aux standards internationaux de rigueur scientifique et d’innovation.
Ce succès va au-delà d’une victoire académique :
-
il envoie un signal fort à la communauté scientifique internationale,
-
il interpelle les parties prenantes sur la nécessité d’investir davantage dans la recherche sur la biodiversité,
-
il démontre que l’Algérie peut contribuer de manière significative aux défis planétaires de l’alimentation, de la santé et du développement durable.
De la richesse naturelle à l’impact global
De la terre agricole aux laboratoires de pointe, et des plantes locales aux thérapies internationales, la recherche algérienne prouve sa capacité à innover, rayonner et transformer la biodiversité en valeur ajoutée scientifique.
L’Algérie n’est pas seulement dépositaire d’un patrimoine naturel exceptionnel : elle devient actrice d’une science porteuse de sens, de valeur et d’impact mondial.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire