Etude effectuée par des chercheurs de l’INRA sur la confection de la Kachabia

Une étude effectuée par des chercheurs de l’INRA démontre que les femmes de Messaad sont des acteurs économiques clés pour la région, mais ne gagnent qu’une infime part du fruit de leur labeur.

«La kachabia représente la principale source de revenu pour les ménages et Messaad est un pôle de confection par excellence de ce produit…» explique Amel Kanoun, chercheur à l’Institut national de la recherche agronomique d’Algérie. Elle relève l’effet destructeur de la qualité Ouabri local, du fait de l’importation d’une matière première souvent synthétique et de piètre qualité.

La population cameline allant en diminution, a poussé des importateurs locaux à aller chercher de la matière première en Irak ou en Chine. «Il faut savoir que la manipulation de la matière première a un effet certain sur la santé des artisanes, qui souvent souffrent de malformations ou d’allergies.

La matière première importée est traitée au préalable et arrive prête à être utilisée. Il y a lieu de faire des analyses poussées sur les produits utilisés pour traiter cette matière», souligne la chercheuse en expliquant que le vieillissement des artisanes, la difficulté de la tâche et le faible bénéficie tiré de la confection de ce produit de luxe menacent de disparition un savoir-faire ancestral.

«Il est important que la taxe d’importation de la matière première soit élevée afin de favoriser l’utilisation de l’authentique poil Ouabri local, notamment la Aiguiga, représentant le poil du jeune dromadaire. Il est aussi impératif de renforcer la population cameline à travers l’encouragement de l’élevage de dromadaires à Messaad et Djelfa», recommande Mohamed Kanoun, chercheur à l’INRA, car il faut savoir qu’il y a de moins en moins de dromadaires dans la région, ce qui impacte directement la fabrication de ce produit très prisé.

L’étude de l’INRA souligne une concentration de l’espèce cameline dans les territoires présahariens et sahariens. «Il faut améliorer la disponibilité de la matière première et entamer une procédure de reconnaissance officielle du produit traditionnel comme étant étroitement lié à une aire géographique», souligne la même étude, en plaidant pour le développement des élevages de dromadaires sur les territoires steppiques, l’amélioration des pratiques commerciales des produits du tissage Ouabri et encourager la formation et la transmission du savoir-faire.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire